« Qu’adviendrait-il si, un jour, la science, le sens du beau et celui du bien se fondaient en un concert harmonieux ? Qu’arriverait-il si cette synthèse devenait un merveilleux instrument de travail, une nouvelle algèbre, une chimie spirituelle qui permettrait de combiner, par exemple, des lois astronomiques avec une phrase de Bach et un verset de la Bible, pour en déduire de nouvelles notions qui serviraient à leur tour de tremplin à d’autres opérations de l’esprit ? »[1]
Hesse nous ouvre la voie pour créer, combiner, jouer avec le monde et ses notions. Notre association s’inspire de cette belle vision pour offrir aux jeunes des moyens d’apprivoiser le monde. Nous croyons en ce mélange d’horizons car la vie se trouve dans la création, peu importe sa forme.
A cette fabuleuse utopie, nous avons voulu ajouter le concept d’Académie dont la peinture du haut est une référence. En effet, l’Académie est l’école philosophique fondée par Platon, le Lycée, celle d’Aristote. Dans le tableau de Raphaël, nous voyons au centre Platon, avec la barbe, et Aristote. Platon lève son bras vers le ciel tandis qu’Aristote baisse sa main. Platon en appelle ici au monde des idées qui se trouve dans le ciel alors qu’Aristote rappelle sa philosophie sensible et empirique, proche de la terre et de l’humain. Nous ne nous réclamons d’aucune appartenance philosophique ou religieuse mais sommes fiers de porter en nous l’héritage de ces fabuleux penseurs.
Bâtir ensemble les fondations de vie de la jeunesse, telle est notre mission. Nous sommes convaincus que des fondations solides survivent à la tempête et créent les hommes de demain, forts et humbles, humains et divins. Pour se faire, chacun doit apprendre à penser par lui-même, à « vivre dans l’amitié de son corps »[2] et à fonder ses croyances et valeurs sur un plan spirituel et matériel.
[1] Hermann HESSE, Le Jeu des perles de verre, Paris, Le livre de proche, 2007, quatrième de couverture.
[2] Henri GOUGAUD, les sept plumes de l’aigle, Saint-Amand-Montrond, Ed. Points, 2015.